Retour à l'accueil

Retour à la liste des pièces

 

 

A 18 EÛRES TAPANT

Pièce en 1 acte en wallon carolo de Jean-Pierre Lorand       

Sabam n° 589-786-700 en 1999

 

 

A 18 HEURES TAPANTE !

 Pièce en 1 acte en version française de Jacqueline Corbisier et Jean-Pierre Lorand en 2019

 

Personnages :     3H…3F

 

François              mari de Georgette                 50 à 60 ans

Georgette            épouse de François               50 à 55 ans        

Evelyne              fille de la maison                  20 à 30 ans

Gustave              époux d’Evelyne                  20 à 30 ans

Pierre                  ancien amand de Gustave    20 à 30 ans

Dolores               maîtresse de Gustave            25 à 40 ans        

 

 

La pièce se déroule dans la salle à manger d’une maison de commerce. C’est le jour de fermeture et depuis quelques jours, Gustave est nerveux. En effet… Il a une dette annuelle envers une ex-amie (Dolores) Celle-ci lui a fait promettre qu’une fois par an il répondrait à toutes ses exigences. Le jour fatidique arrive, le rendez-vous est fixé à 18 heures, mais ! Un tas d’imprévus contrarient ce rendez-vous. Pierre, L’ancien amant de Gustave vient rendre visite par surprise et bonjour la suite et les embrouilles.

 

 

Pour tous renseignements concernant cette pièce :

 

Lorand Jean-Pierre : avenue des Alliés 6/5 à 6000 Charleroi

 

Tél : 0498275407       Email : jeanplorand@gmail.com

 

Corbisier Jacqueline : Clos de la Musique 10 à 1440 Wauthier-Braine

 

Tél : 0477479007       Email : jacquelinecorbisier@skynet.be

 

        

 

                                                   SCÈNE 1

GEORGETTE…ÉVELYNE…FRANÇOIS…GUSTAVE

 

 

Georgette : Déjà 9h et personne n’est encore prêt, c’est toujours la même dans cette maison. (Crie à la porte de la cuisine) Evelyne… ce café il vient ou tu vas le chercher au Costa-Rica ?

 

Évelyne : (Arrive avec la cafetière) Voilà maman, ouh là là tu es déjà bien nerveuse ! Ça ne te réussit pas d’aller te coucher tard.

 

Georgette : (A la porte de la chambre) Chéri, tu vas enfin te lever espèce de vieille paillasse ! Moi…j’ai attendu patiemment que tous les deux vous rentriez du théâtre.

 

François : (Entre) J’arrivais justement chou, ne crie pas comme cela, qu’est-ce-qui te tarabiscote déjà de si bonne heure ?

 

Georgette : Je n’ai plus de femme de ménage et personne ne pense à me donner un coup de main. Ici, je dois faire tout, toute seule et je dois courir comme une dératée. C’est le jour de fermeture du magasin et moi, je n’ai jamais eu le droit d’avoir une journée entière de repos. Par contre toi… Tu n’oublies pas d’en prendre !

 

François : Tu plaisantes là ? Je fêtais mon anniversaire hier avec mon gendre et c’est toi qui es fatiguée ? Gustave a été gentil de m’offrir une soirée spectacle Tu n’avais qu’à aller te coucher ! Non, Madame a  voulu restée réveillée et nous attendre, note bien que c’est gentil de ta part. Et puis si tu n’as plus de boniche c’est de ta faute… c’est toi qui les mets dehors.

 

Georgette : C’est vrai, mais j’ai tellement peur quand tu sors sans moi. En ce qui concerne les techniciennes de surface je n’ai nullement besoin de tes conseils pour savoir si une telle ou une autre me convient…

 

François : Oh ça je le sais mon trésor, c’est toi la chef ici.

 

Évelyne : (S’assied à table à droite) Où est mon cher et tendre mari ?

 

François : (S’assied à gauche) Certainement pendu à son Gsm comme d’habitude...

 

Georgette : Depuis 1/2 d’heure, heureusement qu’il a un abonnement illimité. (S’assois aussi à la table) Je lui avait demandé de prendre un jus de fruit et des petits pains dans le magasin.

 

Évelyne : On dirait que depuis 3-4 jours il a la tête dans les nuages…Je vais voir ou il en est… (Gustave arrive justement par le milieu qui est la porte du magasin, avec un plateau sur lequel se trouve des petits pains, du jus de fruit, des verres. Il embrasse Evelyne)

 

Gustave : Bonjour ma petite femme adorée, j’étais au téléphone… et là, je reviens de la librairie, je suis là en chair et en os, je ne me suis pas perdu. Voilà le petit déjeuner est servi. (Il va embrasser François, qui reste surpris) Bonjour pa ! Voici ton journal.

 

François : Merci Gustave, mais pourquoi m’embrasse-t-il aujourd’hui ?

 

Gustave : (Va près de Georgette et lui tend la main) Bonjour belle-maman…

 

Georgette : (Surprise) Pourquoi n’ai-je pas un bisou ce matin ? Qu’elle mouche l’a encore piquée cette nuit ? Et le lait et les croissants !

 

François : Et mon journal.

 

Gustave : J’arrive, comme vous le voyez je n’ai que deux mains. (Il sort et revient aussi vite avec le reste sur un autre plateau)

 

Évelyne : Je l’affirme,  pour le moment il n’est vraiment pas comme d’habitude.

 

Gustave : Et voilà le service, bon appétit à tous ! (Le téléphone du magasin sonne) j’y vais restez assis.

 

François : J’aime bien avoir le journal au petit déjeuner, c’est agréable.

 

Georgette : Si tu te levais plus tôt tu pourrais aller le chercher toi-même à la librairie, ça te ferai du bien de marcher un peu.

 

François : J’ai bien le droit de faire la grasse matinée, pour une fois que j’ai 3 jours de congé de maladie, et puis pour mes 50 ans cela tombait bien. Non ? Tous les jours, qu’il neige, qu’il pleuve ou vente, je vais travailler à 6h je te rappelle.

 

Georgette : Si tous les malades étaient comme toi, les salles d’attente chez le médecin seraient pleines une fois par an… Pour les certificats !

 

François : Je n’en peux  rien si le docteur m’a mis 3 jours de convalescence, je n’allais pas refuser ça, c’est qu’il a jugé que c’était utile et nécessaire. (On sonne à la porte du magasin)

 

Georgette : Encore ! Mais c’est encore pis que quand le magasin est ouvert.

 

Gustave : J’y court…

 

Évelyne : Vous ne le trouvez pas bizarre vous ? On dirait qu’il vole dans les nuages depuis un certain temps, c’est curieux… cela m’inquiète au plus haut point, poli, serviable…pas normal ça. (Les autres, c’est curieux en effet)

 

François : (Lit son journal) Allez… on va encore augmenter la TVA sur plein de choses, avec ce gouvernement on va être saigné à mort, bande de pourris va ! Et encore un qui a tué une pauvre dame pour lui voler son collier et bien entendu, il était connu des forces de l’ordre, 23 faits lui sont déjà reprochés mais que fait-il en liberté alors ? La justice dans ce pays tu parles ! Toi qui est avocate tu ne pourrais pas faire enfermer tous ces enfoirés ?

 

Évelyne : Tu sais il y a une pile aussi haute que la maison, rien que des dossiers d’enfoirés, on ne sait plus où les mettre. Et le budget alloué à la justice étant ce qu’il est, ce n’est pas demain la veille qu’on va résorber tout ça. Et puis même à la justice, maintenant il y en a… des voleurs et des menteurs… Alors… avant d’en avoir fait le tour… J’en ai au moins pour 10 vies…

 

Georgette : Mange,  ton café va être froid…

 

Évelyne : Oh ! Elle est bonne cette confiture c’est ma copine Cindy qui l’a faite.

 

Georgette : On pourrait lui proposer d’en faire plus, on les vendrait au magasin si cela lui fait plaisir.

 

Évelyne : Je lui en parlerais. Bon, il faut que je me dépêche pour mon boulot moi, à 10h 30 j’ai une audience… Je sors par le garage comme il fait bon je vais y aller en vélo, à ce soir.                             

 

Georgette : Tu as raison, le vélo c’est bon pour la ligne et pour tes petits mollets. Et puis ce n’est pas loin le tribunal, tu en as pour 5 minutes maximum.

 

Évelyne : Vous embrasserez Gustave pour moi, il est encore disparu ! Curieux ça tout même… (Gustave revient)

 

Gustave : Mais non je n’ai pas disparu, c’était un fournisseur, il a oublié que c’était notre jour de fermeture, je n’allais pas le laisser sur le carreau, je lui ai donné un coup de main pour décharger. A tout à l’heure ma chérie, bonne journée.

 

François : A ce soir ma p’tite sois prudente, et surtout boucle-moi tous ces vauriens. Moi je vais aller achever de lire le journal dans mon lit. Je n’ai pas des médicaments à prendre ?

 

Georgette : Mais il faut te servir tout sur un plateau… Tu te prends pour un prince ? Ils sont sur la table devant tes yeux tes médicaments fait un effort quoi, je dois  les avaler à ta place aussi ? Tiens-les voilà mon seigneur. Moi je vais prendre un bon bain puisque c’est mon jour de relax, je vais en profiter…je débarrasserai la table plus tard... (Elle sort)

 

François : (Prends ses médicaments, et  se met à débarrasser la table, il porte le tout à la cuisine, en 2-3 fois)

 

Gustave : Un coup de main beau-papa ?  Comme ça belle-maman sera ravie que nous l’ayons aidée, il faut être charmant avec son épouse de temps en temps beau-papa, histoire garder l’église au milieu du village. (On sonne) (François essuie la table et sort) La sonnette est remontée aujourd’hui. Pour le jour de fermeture il faudrait trouver un système la couper.

 

Gustave : J’y vais…

 

François : Oui va voir moi je vais me reposer. (François sort)

 

SCÈNE 2…GUSTAVE…PIERRE

 

Gustave : (Passe sa tête de la porte pour voir s’il n’y a personne) Entrons je ne vois plus personne. Mon vieux copain Pierre, je suis si content te de revoir enfin, j’ai fait le coup du fournisseur.

 

Pierre : Et moi donc ma poule, j’ai bien fait de venir te surprendre ? (Il veut tenir Gustave dans ces bras)

 

Gustave : Oui, c’est sûr…mais…

 

Pierre : Et alors tu ne me donne pas un petit bisou ?

 

Gustave : (Très embêté) si bien sûr mais, il faut que je regarde si nous sommes bien seul !

 

Pierre : Comment ça tout seul, tu n’oses plus m’embrasser devant les autres comme avant ?

 

Gustave : Tu t’es engagé dans la marine et tu es parti deux ans, tant de choses ont changé depuis… (Il ouvre la porte de la chambre) Mon beau-père est malade il lit son journal, ma belle-mère prend son bain, mon épouse est partie au travail… (Il va vers la porte de droite) Ok rien en vue.

 

Pierre : (Très surpris) Ton épouse ? Tes beaux-parents… Tu es marié ? Eh bien pour une surprise, si je m’attendais à cela…moi qui ait tant espéré que nous…

 

Gustave : Eh bien oui, mon vieux depuis 5 mois et  pour le moment je vis ici avec eux. Ma femme n’aurait pu quitter ses parents tout de suite, pas pour tout l’or du monde et pour ne pas créer de conflits j’ai accepté de vivre avec eux le temps d’économiser, après, mon épouse et moi trouverons un logement.

 

Pierre : Tu as épousé toute la famille si je te comprends bien.

 

Gustave : Chut !... j’entends du bruit… (Il va voir côté chambre) Pour le moment c’est la situation dans laquelle je me trouve en effet. (On entend crier Georgette)

 

Georgette : Ferme la porte je me déshabille, c’est quoi ça pour des manières ?

 

Gustave : Hou là là… j’ai ouvert au mauvais moment, ça va encore péter des flammes.

 

Pierre : Elle a l’air d’avoir un sacré caractère ta belle-mère.

 

Gustave : Maintenant que je suis certains que nous serons seul un petit moment, je peux t’embrasser. (Ils s’enlacent tous les deux) Mon cher Pierre ça fait si longtemps…asseyons-nous.

 

Pierre : A quand même on peut s’asseoir ! (Ils vont dans le canapé, mais Gustave reste à l’opposé) Tu es bien loin de moi, tu n’as pas l’air dans ton assiette en tout cas.

 

Gustave : Si si… mais, tu m’as surpris et tous nos souvenirs me reviennent d’un coup, je ne sais quoi te dire …

 

Pierre : Je suis parti avec un porte-avion près de deux ans. Je reviens et je te trouve marié, écoutant aux portes et ne voulant même plus m’embrasser ni me serrer les mains…

 

Gustave : Les voici mes mains, (Se rapprochant) prends les toutes les deux.

 

Pierre : Enfin je te retrouve comme avant !

 

Gustave : Bon, restons cool, je recule restons prudent, à part cela que  racontes-tu ? Comment a été ce voyage autour du monde ?

 

Pierre : Ho ! Tu sais la marine c’est la marine, il y a un commandant, des capitaines, des gradés de toutes sortes, tu es obligé de vivre en communauté dans un endroit assez confiné… mais… c’est une belle expérience. Puis je ne pensais qu’à une chose c’était de te faire la surprise de mon retour, mais… là je suis sans voix. Et toi, tu vas comment ?

 

Gustave : (Est troublé, il ne sait plus où il en est) eh bien, fort bien…enfin… presque bien !

 

Pierre : Te connaissant tu m’as plutôt l’air d’être dans le pétrin. Es-tu heureux ?

 

Gustave : Oui…enfin, j’ai une épée Damoclès au-dessus de la tête !

 

Pierre : Ta femme te trompe ?

 

Gustave : Non pas du tout, c’est un ange elle est avocate.

 

Pierre : C’est toi qui la trompe alors ?

 

Gustave : Non non…enfin pas encore mais je vais devoir le faire !

 

Pierre : Comment ça tu vas devoir le faire…si c’est avec moi je suis d’accord !

 

Gustave : En fait, tout cela est ta faute. Quand tu es engagé dans la marine je suis sorti dans un club de nuit. J’étais tellement déprimé par ton départ que je me suis enivré, et je suis tombé dans le lit d’une danseuse de charme. Nous sommes sortis un petit moment ensemble. Le pire, c’est que tous les soirs je ne pouvais m’empêcher d’aller la voir faire son numéro de striptease, c’était une vraie beauté, maintenant elle fait les plus grands cabarets du monde. Pour le moment elle est dans la troupe du Moulin-Rouge à Paris. Elle voyage partout.

 

Pierre : J’avais à peine tourné le dos que tu me trompais déjà ?!

 

Gustave : C’est toi qui m’as abandonné, et je voulais me venger. Si tu avais vu comme elle me faisait des signes quand elle était sur scène.

 

Pierre : Des signes ?

 

Gustave : Oui je t’explique. Quand elle mettait un doigt en bouche… cela voulait dire François je t’aime.

 

Pierre : François ? Pourquoi François, puisque tu t’appelles Gustave ?

 

Gustave : Parce que François c’était le nom de son premier mari décédé, et en souvenir de lui,  elle appelle tous ses nouveaux copains François.

 

Pierre : Oui comme ça elle est certaine de ne pas se tromper de nom.

 

Gustave : Et quand elle fait le grand écart… c’est pour dire : je t’attends à la sortie. Pour finir elle faisait 4-5 fois le grand-écart et je me demande toujours comment elle ne se fendait pas en deux.

 

Pierre : C’est  original en effet…et alors ?

 

Gustave : Et…c’est là que ça se corse… j’ai rencontré Evelyne !

 

Pierre : Bravo Gustave,  comme ça je n’avais pas une mais deux paires de cornes !

 

Gustave : Quand Dolores a appris que j’allais me marier, ça été le drame, et pour ne pas faire connaissance de son P38, celui qu’elle a toujours dans son sac, j’ai dû lui promettre que tous les 21 mars je la rejoindrais n’importe où au monde et que je lui ferais boum boum pwète pwète.

 

Pierre : Bof…Une fois par an ce n’est pas encore trop.

 

Gustave : Non c’est vrai,  mais le 21 mars c’est aujourd’hui.

 

Pierre : C’est une belle manière de commencer le printemps ! et quoi tu as eu de ses nouvelles ?

 

Gustave : Cela fait 3 jours qu’elle me harcèle au téléphone pour me rappeler notre rendez-vous… C’est l’horreur,  j’ai toujours peur que quelqu’un ne décroche à ma place. J’essaye de négocier mais, elle ne veut rien entendre, elle m’a dit : Une promesse, c’est une  promesse. Et si tu ne viens pas… je te fais la peau. On m’avait qu’elle était en tournée à l’étranger…alors je me suis dit : Ouf sauvé ! Mais non…

 

Pierre : Et que s’est-il passé ?

 

Envie de connaître la suite?...Contactez-nous.

 

Retour à l'accueil

Retour à la liste des pièces