Vous avez commencé votre carrière littéraire en écrivant des poèmes et des chansons.
Pourquoi avez-vous voulu écrire un roman ?
Cette chronique à commencé il y a bien longtemps, l’écriture étant pour moi le plus sur moyen d’expression et de défoulement. J’étais tranquillement chez moi, à
travailler le début de l’histoire, lorsque des amis sonnèrent à la porte. Pressée de leur ouvrir, je laissais là, sans les ranger, les pages déjà imprimées. Quelques
heures plus tard, une de mes amies manquait à l’appel, je la trouvais plongée dans « mon livre ». A mon grand étonnement elle ne leva pas les yeux vers moi,
et me demanda simplement : - « Il sera fini quand ? » - « Un jour peut-être, lorsque j’aurais le temps… » De temps à autre par coup de
cafard, de gueule, de besoin de solitude, je revenais sur le pc et remplissait une autre page blanche. Petit à petit, les pages s’accumulèrent… Puis, il y eu ce
pénible moment, la perte de l’emploi qu’on aime… Pour ne pas déprimer, par peur d’être jetée aux oubliettes, l’angoisse de ne plus rien faire d’intéressant, la peur de
sombrer, je recommençais à écrire avec acharnement Curieusement, de cet état dépressif, s’échappa un besoin et une volonté créative que je n’imaginais pas.
La petite Julie, l’héroïne de votre livre, a une enfance difficile au Congo. Vous êtes vous-même née à Bukavu dans l’ex Congo Belge.
Est-ce votre enfance que nous découvrons à travers Julie ?
Les personnes qui ont lu le livre m’ont toutes posés la même question : -« C’est votre histoire ? » A toutes j’ai répondu : - « Dans
toute histoire, il y a toujours une partie de vrai et une partie de rêve. Il y a aussi de la recherche et du travail, beaucoup de travail. Je laisse à votre
imagination, le soin de faire le tri »
Avez-vous aussi éprouvé des difficultés à vous adapter à la vie européenne, lors de votre arrivée en Belgique ?
Oui, différence entre liberté et "tu dois", entre soleil et pluie... En Afrique, la vie est très différente, la liberté de bouger fait partie de la vie et le soleil
est là tous les jours.
L’enfance de Julie reste inachevée. Pourquoi ?
Julie n’a pas eu le temps de grandir vraiment, sa vie d’enfant se passe de pensionnat en pensionnat où l’on tente d’en faire une jeune fille. Par la suite sa vie
d’adolescente s’arrêtera très tôt ; Julie a dix sept ans quand elle rentre dans le monde des adultes...
Est-il plus difficile à une jeune fille d’entrer dans la vie adulte que pour un garçon ?
Honnêtement, je crois que oui. Une jeune fille à 15 ou 16 ans à l’air d’une femme, un garçon du même âge ressemble presque toujours, encore à un enfant. De ce fait,
les relations avec le monde des adultes est totalement différent.
Les relations mère-fille sont-elles toujours aussi positives ?
Je ne sais pas... Peut-être Julie est-elle différente ou très semblable aux filles d’aujourd’hui et d’hier.
Nous quittons Julie en 1978 aux États-Unis. Avez-vous déjà imaginé la suite ?
Oui, la suite est en préparation, j’espère pouvoir la terminer pour mi 2008.